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L'ascension du col du Turini à Paris-Nice 2019, par Frédéric Portoleau

19-03-2019, 20:42 - Frédéric Portoleau

La longue ascension du col du Turini a rendu son verdict lors de cette 7ème étape de Paris-Nice 2019. Les jeunes Colombiens de 22 ans Daniel Martinez et Egan Bernal ont brillé avec la victoire d'étape pour le premier et la prise du maillot jaune pour le second.



Rescapé de l'échappée matinale de 39 coureurs, Martinez a été à la lutte sur les 10 derniers km de l'ascension du Turini avec Miguel Angel Lopez, Simon Yates et Nicolas Edet. Ces 4 coureurs ont attaqué chacun leur tour et à plusieurs reprises sans pouvoir creuser l'écart. Daniel Martinez a développé l'équivalent de 390 watts étalon (5,65 w/kg si 63 kg) sur l'ensemble de la montée de 15,2 km à 7,27% de pente moyenne. Dans cette échappée, je m'attendais à une victoire aisée de Simon Yates, dernier vainqueur de la Vuelta et impressionnant pendant les deux premières semaines du Giro 2018. A priori, l'Anglais n'était pas dans un grand jour, était-il fatigué par le début d'étape ou par les premières étapes ?

Philippe Gilbert, présent dans l'échappée, représentait une menace sérieuse pour le classement général. Dès lors l'équipe Sky a dû rouler une bonne partie de l'étape pour limiter l'écart. Sur la partie basse du col, le train Sky a été soutenu sans toutefois être très intense. Les favoris pour le classement général, abrités dans les roues, ont dû développer entre 5,8 et 6 w/kg. Cela a suffi pour décourager les attaquants potentiels qui étaient à priori bien contents de juste pouvoir suivre. Puis le maillot jaune Michal Kwiatkowski a été distancé à 3 km du sommet. Bernal et Quintana, le seul qui a pu prendre sa roue, ont alors produit une belle accélération en fin de col, l'équivalent de 452 watts étalon pendant 7min40s (6,65 w/kg si 59 kg). Romain Bardet a concédé 39s sur cette portion finale de 2,95 km à 7,6%.

Sur l'ensemble du col, Bernal et Quintana, les plus rapides, ont développé l'équivalent de 413 watts étalon (6,07 w/kg si 59 kg) pendant 40min45s depuis l'intersection avec la route menant à St Martin Vésubie. Il s'agit d'une performance de haut niveau pour un mois de mars. Compte tenu de l'accélération produite en fin de col, donc de leur relative fraîcheur, je pense que les deux Colombiens auraient pu supporter un train un petit peu plus soutenu en début de col. Cependant il est probable que le train choisi par l'équipe Sky devait en premier lieu convenir au leader de la course Michal Kwiatkowski. Par comparaison, Nairo Quintana avait développé l'équivalent de 422 watts étalon (6,2 w/kg si 57 kg) lors de la montée du Terminillo en 2017 sur la course Tirreno-Adriatico. Cette année là Bernal, âgé de 20 ans, avait concédé 1min01s. Pour un col gravi au mois de mars, c'est Richie Porte qui a été le plus impressionnant ces dernières années avec 429 watts étalon (6,25 w/kg si 62 kg) pendant 41min50s sur le col de la Couillole sur Paris-Nice 2017.

Romain Bardet a dû se contenter de 405 watts étalon (5,85 w/kg si 65 kg) pendant 41min24s. Rudy Molard a effectué une belle ascension à 392 watts étalon (5,7 w/kg si 62 kg) pour se maintenir dans les 10 premiers du classement général. Le jeune Breton de 22ans Valentin Madouas a également bien limité la casse en terminant dans le même temps que Rudy Molard à 1min59s du duo Colombien.

Frédéric Portoleau