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[TdF21#05] Question de confiance : Indice de Confiance Cyclisme-Dopage.com (ICCD)

27-06-2021, 02:31 - Stéphane Huby

Indice de suspicion

Alors que le Tour de France s'apprête à s'élancer de Brest, la sempiternelle question qui trouble le sommeil de certains spectateurs – et en laisse indifférent tant d'autres - refait surface : « En qui avoir confiance ? »

En 2011, le Tour traversait déjà la Bretagne, après s'être élancé de la Vendée. Cadel Evans, s'imposait à Mûr-De-Bretagne devant Alberto Contador et Alexandre Vinokourov. Evans, Contador, Vinokourov... En qui avoir confiance ? L'UCI avait apporté, bien involontairement, une part de la réponse quelques jours plus tôt, avec le concours du quotidien L'Equipe. Le quotidien du foot et parfois des autres sports avait fait fuiter les « indices de suspicion » de 198 coureurs, ceux des participants à la Grande Boucle précédente. La liste, qui n'était pas destinée à être publiée, permettait à la fédération internationale d'orienter les contrôles pour tenter de débusquer les tricheurs. (La liste est consultable ici)

Avec un indice de suspicion de 10/10, Carlos Barredo et Yaroslav Popovich étaient les deux coureurs les plus ciblés. Le premier sera trahi par son passeport biologique dès l'année suivante. Le second, ancien lieutenant de Lance Armstrong, passera miraculeusement entre les mailles du filet : les miracles sont monnaie courante pour les tricheurs. Evans était crédité d'un 4/10, Contador et Vinokourov d'un 5/10. On le voit, l'indice de suspicion n'était pas infaillible mais il avait le mérite d'éclairer le spectateur dubitatif sur le chemin du retour de Mûr de Bretagne.

Entourages toxiques

Depuis plusieurs années, nous scrutons la composition des équipes. Elles alignent de moins en moins de coureurs épinglés dans notre annuaire du dopage. Logique. Les gendarmes de l'antidopage semblent de plus en plus impuissants alors même que nous observons par le biais des « radars » une progression inquiétante des performances. Le départ précipité d'Alexandre Vinokourov (encore lui) à deux jours du départ du Tour 2021 met la lumière sur l'importance de l'entourage des équipes. Un regard porté à la composition des staffs, allant du manager aux médecins en passant par les directeurs sportifs et les chauffeurs de bus parle tout autant que la liste des coureurs. Lorsqu'une équipe est dirigée par deux, trois, quatre, cinq anciens coureurs ayant eu maille à partir avec les autorités antidopage, on doit craindre une certaine élasticité de l'éthique, pour parler pudiquement.

Indice de confiance

Impossible pour nous d'attribuer des indices de suspicion et de classer les coureurs comme le fit l'UCI : nous n'avons pas plus accès aux documents d'enquêtes qu'aux passeports biologiques. D'ailleurs, parleraient-ils, ces fameux passeports dont il se dit qu'ils sont « parfaits ». (Trop parfaits pour être honnêtes ?) En revanche, nous disposons de suffisamment d'informations et de critères objectifs pour pouvoir apprécier le degré de confiance que l'on peut accorder aux équipes. C'est ainsi que nous avons établi un « indice de confiance » des équipes engagées dans la Grande Boucle 2021. La méthode est simple. Mathématique. A chaque critère retenu, nous attribuons un bonus/malus aux équipes. Les critères sont regroupés en trois grandes catégories.



Détail des critères

  • L'annuaire du dopage : pour chaque coureur ou membre du staff épinglé dans notre annuaire (autrement dit, ayant été impliqué dans une affaire de dopage), nous attribuons un malus. De même, nous appliquons un malus en fonction du nombre d'affaires ayant émaillé l'histoire de l'équipe (une affaire tous les deux ans en moyenne donne 0,5x15=7,5 points de malus).
  • Les radars : depuis plus de 25 ans, Antoine Vayer se base sur les calculs de watts de Frédéric Portoleau et classe les « exploits » des forçats de la route en quatre catégories. Il y a les « mutants », capables de développer plus de 450 watts-étalons en moyenne sur les « ascensions radars » d'un Grand Tour, les « miraculeux » qui oscillent entre 430 et 449 watts et les « suspects » qui naviguent entre 410 et 429 watts. En-dessous, la performance est qualifiée d'« humaine ». Nous utilisons ce travail pour attribuer des malus lorsque des coureurs ou membres du staff ont performé au-delà de 410 watts-étalon en moyenne sur un Grand Tour. Cliquez ici pour en savoir plus les différents seuils.
  • Le MPCC : le mouvement créé en 2007 tente de fédérer des équipes autour de règles éthiques plus strictes que celles imposées par l'UCI. C'est ainsi qu'il interdit aux adhérants du MPCC d'aligner un coureur s'il a eu recours à des infiltrations de corticoïdes dans la quinzaine qui précède. Le MPCC interdit aussi les cétones. Il reçoit l'adhésion d'équipes mais aussi de coureurs ou dirigeants, à titre individuel. Nous en tenons compte afin d'attribuer un bonus, considérant que l'adhésion au MPCC est gage de bonne volonté.

Le classement ICCD

Les bonus/malus attribués permettent d'établir un classement des « indice de confiance », que nous appellerons ICCD pour Indice de Classement Cyclisme-Dopage.com. Pour une meilleure lisibilité, nous avons ramené cet indice sur une échelle allant de 0 à 20 points.

Tout au long de ce Tour de France, nous vous dévoilerons progressivement ce classement ainsi que les détails du calcul.



Tout comme l'indice de suspicion UCI, ce nouvel indice n'a pas la prétention de l'infaillibilité. Il a celle d'aider le spectateur de Mûr-de-Bretagne, et plus généralement l'ensemble des téléspectateurs du Tour, à accorder sa confiance, ou pas, aux « forçats de la route » qui vont le faire vibrer cette année encore. Rendez-vous samedi soir sur notre site et sur www.chronoswatts.com pour découvrir l'ICCD d'une première équipe !

Stéphane Huby