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Les enseignements de la Vuelta et de la saison 2020, par A.Vayer et F.Portoleau

14-11-2020, 18:39 - Antoine Vayer

David Gaudu peut-il gagner Le Tour de France sans forcer, lui aussi, son talent ?

Antoine Vayer, avec la collaboration de Frédéric Portoleau

Au travers du bilan détaillé de la Vuelta 2020, suite au Tour de France et au Giro où nous avons assisté à un retour de performances miraculeuses, du niveau de celles des années Armstrong, réalisées par de jeunes coureurs, je me pose des questions légitimes à propos du potentiel de certains Français et de celui de certains de leurs adversaires qui semblent avoir un peu forcé leur talent.

Je ne prends qu'un exemple.

En 2016, David Gaudu gagne le Tour de l'Avenir. Comme la plupart des spécialistes, je vois en lui le futur crack de toute une génération.


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Dans la course antichambre du Tour de France, il domine Egan Bernal, qui termine 4ème à 2'46". Ce Colombien a un an de moins que le Breton. Il gagnera ce Tour de l'Avenir, en 2017. Le Sud-Américain est vainqueur du Tour de France deux ans après, alors qu'il n'a que 22 ans.

Tao Goeghegan Hart, 1er du Tour d'Italie 2020 (voir notre article dédié), à 25 ans et Jai Hindley, 24 ans, qui termine 2ème de ce Giro participent aussi au tour de l'Avenir 2016. Ils terminent respectivement 6ème à 4'16" de David Gaudu et 5ème à 3'9". Pavel Sivakov est 11ème à 9'51". On dit alors que ce Franco-Russe gagnera lui aussi un grand tour. Un autre Colombien, Martinez, est 23ème à 28' de Gaudu. Il a gagné cette année, à 24 ans, le Critérium du Dauphiné et une étape au Pas de Peyrol sur le Tour.

David Gaudu s'est révélé à 20 ans avoir un potentiel légèrement supérieur à celui qu'avait Thibault Pinot, à plus de 6 watts/kilos ou 410 Watts étalon dans certaines circonstances et pour certaines longueurs de cols. Frédéric Portoleau le mesure et le confirme, dès 2017.

Tadej Pogacar, lui aussi, a gagné le Tour de l'Avenir. En 2018. Année où Vlasov, révélation de la saison, finira 4ème devant Champoussin, 31ème de cette Vuelta, un espoir Français. Le Slovène vient de gagner Le Tour de France 2020, à 22 ans, lui aussi.

Le Breton Gaudu, 24 ans, fait maintenant pâle figure par rapport à tous ceux qu'il dominait et face à de nouveaux talents, malgré son potentiel. Est-ce normal ? Est-il condamné comme d'autres Français à des accessits, à quelques victoires de prestige ou pourra-t-il gagner un Grand Tour ?


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David Gaudu sur ce Tour d'Espagne a fait comme Warren Barguil sur la Vuelta en 2013 ou sur le Tour de France en 2017. Il a remporté deux étapes de prestige en montagne, son domaine de prédilection, après avoir été incapable de suivre le rythme de certains leaders en début d'épreuve. Ses tickets de sortie dans les échappés, à cause de son débours initial, lui ont permis de terminer à une honorable 8ème place au classement général. Il avait pourtant été désigné leader de l'équipe Groupama-FDJ, avec à son service son habituel leader Thibaut Pinot. Mais dès la première semaine, les deux hommes ont craqué.



La majorité des coureurs qui ont brillé sur cette Vuelta à partir du 20 octobre, à part le Russe Vlasov (11ème), sont sortis du Tour de France le 20 septembre. Ils ont participé au moins au Mondial sur route, le 27, et pour certains aux classiques Ardennaises le 30 septembre et le 04 octobre. Roglic, 31 ans, a terminé 6ème du mondial et a gagné Liège-Bastogne-Liège. Guillaume Martin, 27 ans, a terminé 13ème du Mondial et 14ème à Liège. Dan Martin, 34 ans, a terminé 5ème de la Flèche Wallonne et 11ème à Liège. Carapaz, 27 ans, a fait 22ème du mondial. Hugh Carthy, anglais de 26 ans, a abandonné Mondial et Flèche Wallonne. Malgré cette période courte de « récupération » entre ces deux grands tours, les performances ont été trop remarquables sur cette Vuelta, depuis que nous calculons leurs profils de puissance, depuis des années. Elles sont au-delà du seuil de 410 watts-étalon, que je qualifie d'humain. Elles sont suspectes, c'est le moins qu'on puisse dire. Sur les quatre radars de cette Vuelta 2020, Carapaz avec 422 watts étalon pour une durée moyenne de 27min55sec s'avère être plus performant que lors de son Giro victorieux de 2019 où il avait eu un rendement de 411 watts étalon sur une durée moyenne de 32min49 sec. Hugh Carthy, 1m93 et 69 kilos, s'est révélé. Mas et Vlasov ont battu leurs records personnels. Dan Martin avec 414 watts étalon sur 28min18sec moyens est proche de son record du Tour de France 2016 avec 415 watts sur 28min17sec. Sans la présence de Pogacar qui l'avait poussé dans ses retranchements l'an passé, Roglic avec 420 watts étalon est proche de son rendement du Tour de France, un mois plus tôt, avec 419 watts sur une moyenne de 33min04sec qui lui a permis de terminer 2ème.


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Guillaume Martin, avec 381 watts étalon sur une moyenne de 30min29 sec est à 23 watts de ses meilleurs potentiels radars qui lui ont permis de terminer 11ème et 1er français sur le dernier Tour de France avec 404 watts étalon sur 34min19 sec. Saisi et lâché comme Gaudu lors des toutes premières étapes à cause des performances des autres leaders, après avoir perdu toute ambition pour le classement général, il a participé à sept échappées pour s'assurer le maillot de meilleur grimpeur, six « top 10 » aux étapes et n'est pas passé loin de la victoire à Sabinanigo.





David Gaudu a réalisé 400 watts sur 29min39sec sur l'ensemble des quatre radars de la Vuelta 2020. C'est humain donc. Il l'a emporté brillamment après s'être échappé avec un groupe à ceux de Farrapona (384 watts étalon) et à la Covatilla. Dans ce col il a fait une performance proche de son meilleur potentiel connu pour une montée de 24min19sec : 430 watts étalon pour 6.29 w/kg. En 2017, au Tour de Catalogne, néo-professionnel, il avait réalisé semblable performance pendant 25min03sec lors d'une étape en terminant 3ème derrière Valverde avec 434 watts étalon, 6.42 w/kg à l'époque.

Comme Pinot, comme Barguil, comme Bardet, comme Guillaume Martin, David Gaudu ne peut pas avoir ce niveau de performances, constant autour de ce régime, au-delà de 410 watts étalon, sur un grand Tour et plusieurs radars, alors que certains autres oui. A-t-il moins de talent ? Avant de répondre, revoyons ce Tour d'Espagne.

Retour sur cette Vuelta en cinq actes

ACTE 1, Radar 1 : MONTCAVILLO

Les premières étapes de montagne (Arrate, Lekunberri et Formigal) où Gaudu et certains autres ont perdu beaucoup de temps en étant lâchés sur le final ont été disputées par vent fort avec impossibilité d'estimer avec une précision suffisante les puissances développées. D'évidence, elles sont pourtant hors norme, plus que suspectes : miraculeuses. Le premier Radar a donc été pris sur la 8ème étape, au Moncalvillo, dans la province de la Rioja. Richard Carapaz est alors leader de la course avec 18sec d'avance sur Hugh Carthy, 20sec sur Dan Martin et 30sec sur Primoz Roglic. L'équatorien a distancé Roglic dans le mauvais temps sur la route de Formigal, étape 6, alors que le Slovène avait remporté la 1ère étape en haut d'Arrate et terminé 2ème des étapes 2 et 3. L'ascension de Moncalvillo, étape 8, fait 8,58km à 8,88%. Après une belle attaque d'Hugh Carthy qui sera rejoint, Roglic et Carapaz s'affrontent dans un duel d'une grande intensité dans les deux derniers kilomètres. Roglic l'emporte devant Carapaz relégué à 13sec et Dan Martin à 19sec. Roglic vient d'escalader la montée de Moncalvillo en 24min54s avec une puissance moyenne étalon de 448 watts (6,45 w/kg) ! La performance est presque similaire à celle qu'il avait réalisée sur la Vuelta 2019 au col de l'Acebo (26min10s à 451 watts étalon). Richard Carapaz développe l'équivalent de 444 watts étalon. Il n'avait jamais réalisé par le passé une telle performance, même lors de sa victoire sur le Giro 2019. Clément Champoussin, 22 ans, 1er Français de l'étape, termine 10ème à 1min37s. En puissance étalon, il se situe à 418 watts soit 6,05 w/kg pour 62 kg. Gaudu termine 18ème à 2min35s. Les choses son posées. On sait déjà tout.



ACTE 2 Radar 2 : FARRAPONA

Trois jours plus tard, la première étape des Asturies se termine en haut de col de la Farrapona. Entre temps, Roglic l'a encore emporté au sprint à Suances, ce qui lui a permis, avec l'aide des bonifications, de reprendre le maillot rouge de leader. Carapaz et Roglic sont dans le même temps au classement général. David Gaudu remporte une belle victoire d'étape. Le Breton s'est glissé dans la bonne échappée à 120 km de l'arrivée dans l'ascension du premier col de la journée. Son coéquipier Bruno Armirail lui a été d'un précieux soutien dans l'échappée pour maintenir l'écart avec le groupe des favoris. Gaudu a battu Soler au sprint. Il a développé l'équivalent de 384 watts pendant 20min56sec en fin d'ascension de la Farrapona (6,1 km à 8,94%). Avec le vent de face dans la dernière ascension, les favoris sont restés groupés jusqu'à 2 km de l'arrivée. Vlasov, le plus rapide, a repris quelques secondes. Sa puissance moyenne étalon estimée est de 403 watts pendant 19min52sec. Roglic, Carapaz, Carthy et Mas ont terminé ensemble avec une puissance étalon de 400 watts pendant 19min57sec. En cours d'étape, les difficiles cols de la Cobertoria puis de Saint Lorenzo ont été gravis respectivement à 361 et 373 watts étalon par les favoris de la Vuelta. Guillaume Martin, présent dans l'échappée, est passé à chaque fois en tête. Le scénario se précise.



ACTE 3 Radar 3 : ANGLIRU

L'alto de l'Angliru est le col le plus difficile à gravir dans les compétitions de cyclisme professionnel. Sur la fin, la pente atteint au maximum 23% et l'ascension se termine par une portion effrayante de 6,1 km à 13,8% de pente moyenne.

Tout le monde se souvient du tandem Sky Froome-Poels en 2017 sur cette section.

Avant l'Angliru, cette année, le rythme a été très soutenu sur les cols de la Mozquera (18min06s à 419 watts étalon) puis du Cordal (17min à 429 watts étalon). Chris Froome s'est porté en tête du peloton en fin de montée du Cordal. Il a probablement réalisé une de ses meilleures performances d'équipier de l'année 2020, mais loin, très loin de ses performances d'antan. A-t-il perdu son talent ? Sur le bas de l'Angliru, le tempo est imposé par l'équipe Jumbo Visma avec Gesink puis Vingegaard. Il y a une rude sélection par l'arrière et à 4 km du sommet, seuls les sept meilleurs grimpeurs de la Vuelta (Dan Martin, Vlasov, Mas, Roglic, Kuss, Carthy et Carapaz) restent dans la roue de Vingegaard. Gaudu est lâché. A 3,5 km du sommet, Enric Mas accélère et se maintient 30m devant avec moins de 10s d'avance. Sepp Kuss mène le groupe des favoris sur un rythme très soutenu. 500m plus haut, Carthy part en contre suivi par Vlasov. Mais ils ne parviennent pas à reprendre Mas et sont rejoints par le groupe Roglic/Carapaz, toujours emmené par Kuss qui semble ronger son frein en attendant son leader Roglic. A 2,2 km de l'arrivée, Carapaz accélère à son tour. Il est suivi par Carthy. Ils reprennent Mas. Roglic ne peut pas suivre et Kuss l'attend. Puis Carthy part tout seul devant à 1,3 km de l'arrivée, sur le grand plateau...



Vlasov rejoint Mas et Carapaz. Carthy l'emporte avec 16s d'avance sur Vlasov, Mas et Carapaz et 26sec sur Roglic, Kuss et Dan Martin. Carapaz reprend sa tunique rouge de leader avec 10sec d'avance sur Roglic.

Sur notre tronçon radar de référence, 12km à 10,37% qui n'inclut pas la dernière portion descendante, Carthy a été le plus rapide en 42min13s. Sa puissance moyenne étalon est de 421 watts. Cela correspond à 6 w/kg . L'Anglais, encore un, se révèle au plus haut niveau.



Les sept premiers de l'étape réalisent de grandes performances car en plus des puissances développées sur le dernier col, les deux cols précédents l'Angliru ont été gravis rapidement. Carthy n'est qu'à 23sec du temps de Chris Horner de 2013 et à 1min30sec du record de Roberto Heras, établi sur la Vuelta 2000. David Gaudu a concédé plus de 3 minutes et Guillaume Martin presque 5 minutes. Gaudu a probablement payé ses efforts de la veille tandis que Martin a dépensé beaucoup d'énergie en début d'étape pour se glisser encore une fois dans l'échappée. David Gaudu fatigue, lui.

Sur l'ensemble de la montée, avec la portion descendante, les temps sont les suivants :



ACTE 4 le contre la montre qui termine au MIRADOR de EZARO

Contrairement au Tour de France où il s'est cassé les dents sur un Pogacar surréaliste au contre-la-montre de la planche des belles filles, Roglic va maîtriser son sujet au Mirador de Ezaro.



Après une journée de repos, le contre-la-montre constitue un événement majeur en vue du classement général. De plus, il se termine en haut du Mirador de Ezaro en Galice, une rude montée de 1,8 km à 14,64% avec un passage à 29%. Roglic remporte de peu ce chrono, avec une seconde seulement d'avance sur le très étonnant Américain Will Barta, en fin de contrat chez CCC. Cela aide à prendre des risques, les fins de contrat. Dan Martin est le plus rapide sur l'ascension d'Ezaro. L'Irlandais monte cette côte en 7min10s à la vitesse moyenne de 15 km/h. Sa puissance étalon est de 508 watts et son rapport poids/puissance estimé de 7,35 w/kg. Il est dans la forme de sa vie, à 34 ans ! C'est étonnant. « On cétone », c'est la blague en vogue.

Roglic concède 10sec et se situe à 496 watts étalon. Les puissances obtenues sont impressionnantes surtout que les coureurs luttant pour le classement de l'étape ou pour le classement général devaient déjà fournir un effort intense de 40 minutes environ jusqu'au pied de l'ascension.



On ne connait pas les puissances développées par tous les coureurs sur la portion plate, il est probable que certains ont maintenu un niveau presque équivalent. C'est le cas de Rémi Cavagna qui a rendu publique ses données sur Strava. Il a développé 471 watts sur la portion plate avant de grimper la montée d'Ezaro en 8min02s, soit à une puissance estimée de 480 watts. Il s'est étonné sur les réseaux sociaux de n'avoir terminé que huitième. « Déception, je ne comprends pas ». Sic.



ACTE 5, Radar 4 COVATILLA

Comme lors de l'étape du col de la Farrapona, David Gaudu se glisse dans une grande échappée en début de course avec beaucoup de coureurs sans danger au classement général. Il est accompagné encore une fois de Bruno Armirail, qui s'avère être un grand lieutenant. Ce dernier va se dépenser sans compter dans le groupe d'échappée pour amener dans les meilleures conditions David Gaudu au pied de la montée de la Covatilla, terme de l'étape qui culmine à altitude élevée, à 1962m.

A mi-parcours, l'équipe Movistar s'active en tête du peloton pour réduire l'écart. On pense à ce moment là qu'ils ambitionnent la victoire d'étape avec Enric Mas. En réalité Soler profite de ce rapproché pour partir en contre dans l'ascension de l'Alto de la Garganta à 40 km du but. Les Movistar laissent de nouveau les commandes du peloton à l'équipe du leader Roglic, qui temporise un peu. Le peloton ralentit. Soler parvient à revenir sur l'échappée qui a retrouvé une avance supérieure à 2 minutes.

Trois coureurs se dégagent d'abord de la grande échappée dans la traversée de Candelario, à 18 km de l'arrivée sur route pavée en montée : Ion Izaguire, Gino Mäder et Mark Donovan. Au pied de l'ascension vers la Covatilla, ils possèdent 46s d'avance sur le groupe de David Gaudu et 3min48s sur le groupe des favoris. A 7,5 km du sommet, au début de la partie la plus raide, sur des pentes à 10%, Gaudu attaque. Trois kilomètres plus haut, il est déjà en tête ayant dépassé dans l'ordre, Donovan, Mäder puis Izaguire. Il s'envole vers la victoire d'étape. Derrière les favoris temporisent, avant une franche accélération d'Hugh Carthy. Ce dernier est repris assez rapidement par Carapaz, Roglic et Mas. Dan Martin est distancé. A 3,5 km de l'arrivée, Carapaz part seul et lâche Roglic. Malgré le vent de face, il prend du temps au Slovène. Sous la flamme rouge, Roglic a 30sec de retard. Sur la ligne l'écart est légèrement réduit à 24sec. Roglic conserve la tête du classement général. Sur le tronçon de référence de la Covatilla (7,83 km à 8,24%), Richard Carapaz a été le plus rapide en 24min. David Gaudu ne perd que 19sec sur l'Equatorien. La puissance étalon estimée de David Gaudu est de 430 watts et celle de Richard Carapaz de 425 watts (il est resté assez longtemps dans les roues d'où une puissance plus faible malgré une vitesse plus élevée). Les courbes disponibles ont été utilisées pour ajuster la vitesse du vent (défavorable). Pour les leaders, le début de la montée a été relativement lent puis cela s'est franchement accéléré avec l'attaque de Carthy. Carapaz a été le plus fort dans le final. Il a repris 55sec à Gaudu sur les 4 derniers kms ! Sur la portion raide de la Covatilla (4,15 km à 9,88%), David Gaudu a été néanmoins le plus impressionnant avec 440 watts étalon pendant 13min52s. Les favoris de la Vuelta se sont contentés de 411 watts étalon sur 14min28s.

Sur la Vuelta 2004, Santiago Perez chez Phonak, ensuite suspendu pour autotransfusion, avait gravi la Covatilla en 21min30s, soit 2min30s de moins que Carapaz. Mais le vent était de dos en fin d'ascension.



Conclusions

Roglic a un incroyable niveau stable de performances moyennes dans les cols, miraculeuses, entre 420 et 450 watts étalon, depuis l'année dernière et ceci toute l'année. Sa performance de Moncalvillo est la plus impressionnante en montagne de la Vuelta 2020. Roglic a réussi à se maintenir à ce niveau de performances en 2020 depuis trois mois, 2ème du Tour de France puis vainqueur de la Vuelta où il gagne quatre étapes et le classement général et termine trois fois 2ème.

Comme le Slovène, Enric Mas a une grande stabilité de performances sur ces deux grands Tours 2020 rapprochés dans le temps, avec quelques watts de moins seulement que Roglic.

Carapaz apparaît plus fort que lors du Giro 2019 qu'il avait remporté. Il réalise la meilleure performance de sa carrière au Moncalvillo. Dan Martin à 34 ans, réalise son meilleur grand Tour depuis les tours de France 2018 et 2016 ! Carthy n'a jamais été aussi fort en montagne. Sur l'Angliru, il réalise la meilleure ascension de sa carrière, mieux que son échappée sur trois cols au Tour de Suisse 2019. La filière anglaise, ce n'est pas terminé !

Sur cette Vuelta, quoique suspectes, il n'y a pas eu de performances aussi élevées, aussi miraculeuses, tendance mutant ponctuellement (vers 450 watts étalon), en montagne que sur le Tour de France à Peyresourde et à la Planche des Belles Filles pour Pogaçar ou que sur le Giro à Piancavallo pour Hindley et Goeghegen Hart. Sur ces pentes italiennes, l'anglais, comme l'australien, sont apparus au Giro nettement au-dessus, de l'ordre de +10%, de tout ce qu'ils avaient réalisés auparavant ! Quels talents !



David Gaudu, depuis sa victoire au Tour de l'Avenir en 2016, malgré ses deux victoires dans des étapes de montagne de prestige cette année, ne progresse d'évidence pas comme ces Pogaçar, Bernal, Goeghegan Hart, Hindley, Martinez ou même Sivakov.

Est-ce souhaitable de le voir dépasser allègrement le seuil humain des 410 watts étalon dans les radars moyens des grands tours en progressant lui aussi, même de 5% ?

Non.



Il devrait pour cela changer d'entourage, de régimes, de médecin, d'éthique.

Il devrait, lui aussi, « forcer son talent » qui était, avant, supérieur à celui des autres.

C'était avant.

Dans ce cas, nous le verrions, nous le calculerions.

Son talent, il ne l'a pas perdu.

Il vaut mieux que David perde certaines courses plutôt que de perdre son âme.

Vivement 2021 pour voir si certains coureurs régressent. La régression des autres, à un niveau humain, c'est la porte de la réussite de Gaudu. Sinon, il finira comme Pinot.



Antoine Vayer, avec la collaboration de Frédéric Portoleau