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Un portrait en watts de Geraint Thomas, par Frédéric Portoleau
30-07-2018, 14:05 - Frédéric Portoleau
Geraint Thomas vient donc d'inscrire son nom au palmarès du Tour de France. Comment le potentiel en montagne du vainqueur du tour a t-il évolué au cours de sa carrière?
Avant 2015, la Gallois n'a pas réalisé de performances de très haut niveau en montagne. Au Dauphiné 2010, il grimpe tout de même l'Alpe d'Huez en 49min10s, soit l'équivalent de 334 watts étalon (4,76 w/kg si 70 kg ou 4,7 w/kg si 75 kg).
Il faut attendre 2015 (il a 29 ans) et la montée de la Croix de Chaubouret sur Paris-Nice pour vraiment entrevoir des capacités de grimpeur. Ce jour là, il est le seul à pouvoir suivre un certain Richie Porte, auteur d'un remarquable final (8min34s à 455 watts étalon). La puissance moyenne étalon de Thomas fut de 428 watts pendant 24min15s (6,1 w/kg si 70 kg).
Puis il termine 2ème du Tour de Suisse grâce à une bonne ascension du Rettenbachglescher où il développe l'équivalent de 385 watts étalon pendant 45min19s en haute montagne (sommet à 2675m). Il termine 5ème à 43s de Thibault Pinot. Comme sur Paris-Nice, sa silhouette semble déjà longiligne.
Toujours équipier chez Sky, il apparaît performant lors de la traversée des Pyrénées sur le Tour de France 2015. Il termine 6ème à la Pierre Saint Martin et parvient à suivre les meilleurs au plateau de Beille (45min38s à 415 watts étalon, 5,9 w/kg si 70 kg). Il est quatrième au classement général quand il est victime d'une défaillance sur la route de la Toussuire.
Il remporte Paris Nice en 2016 mais le parcours ne permettait pas d'évaluation de puissance en col sur une longue durée. A la Madonne d'Utelle, il termine deuxième derrière Zakarin et se permet de devancer Alberto Contador. Tout en travaillant pour Froome, il se classe 15ème du Tour de France 2016, comme l'année précédente.
On le retrouve très fort début 2017 sur Tirreno-Adriatico, avec une deuxième place au sommet du Terminillo derrière Nairo Quintana. Il développe l'équivalent de 418 watts étalon pendant 41min13s (5,95 w/kg si 70 kg). Il confirme au Tour de Catalogne avec une bonne performance au sommet de Lo Port. Il est prêt pour le Giro, la place de leader chez Sky lui est réservée. Malheureusement, il tombe au pied de la montée du Blockhaus à cause d'une moto garée sur le côté gauche de la route et sur la trajectoire des coureurs. Ses chances s'évanouissent. Il effectue une montée courageuse malgré sa chute et doit abandonner 4 jours plus tard.
Pour résumé, de 2015 à 2017, il montre des aptitudes intéressantes pour la montagne mais il manque de régularité, est parfois victime de malchance et il fut une seule fois leader sur les grands tours au Giro 2017. Très en forme au début de saison 2017, il aurait certainement fait un bon résultat sur ce Giro sans sa chute.
Sur les courses par étapes, il effectue sa meilleure saison en 2018 et montre une grande régularité en montagne, ce qui lui permet de remporter le Dauphiné ainsi que le Tour de France.
Le graphique ce dessous montre ses principales performances réalisées en montagne avec 3 séries de points : 2010-2014, 2015-2017 et 2018.
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Ses performances de 2018 ne semblent pas nettement au dessus de la période 2015-2017. Geraint Thomas apparaît très régulier en 2018 avec une forme constante et parfaite tous les jours de course au Dauphiné comme au Tour de France, sans aucun « jour sans ».
Il n'a pas réalisé d'exploit sur ce Tour de France. Je retiendrai quand même sa montée de Mende (voir l'article dédié) et ses accélérations en fin de cols à la Rosière, à l'Alpe d'Huez et surtout au Col de Portet à plus de 2000m d'altitude (voir l'article dédié). En moyenne, sur les derniers cols, il est à 417 watts étalon et 5,9 w/kg pour une durée de 30 minutes. Cette valeur apparaît dans la norme pour la période 2010-2018 (voir l'article dédié).
Le statut de leader chez Sky apporte un gros avantage, encore plus que dans n'importe quelle équipe. Avec le potentiel en montagne des équipiers, le leader reste abrité jusqu'aux derniers kilomètres. Il profite du surnombre dans le groupe des favoris, cela facilite la défense d'un maillot jaune.
Le changement de potentiel le plus important en montagne pourrait être la période 2013-2015. Il a véritablement arrêté sa carrière sur piste après les Jeux Olympiques de Londres en 2012.
Geraint Thomas a un passé de poursuiteur avec un titre de champion Olympique par équipe obtenu à Pekin en 2008 puis à Londres en 2012. Cette discipline nécessite une PMA très élevée (effort de 4 minutes sur terrain plat) ainsi qu'un bon rapport watts/Scx (capacité de développer de la puissance tout en restant aérodynamique). Le Gallois a aussi obtenu de bons résultats sur route dès les Juniors avec par exemple une victoire sur Paris Roubaix. De nombreux poursuiteurs passant sur la Route ont montré des difficultés pour franchir les cols. Pour devenir un vainqueur du Tour, il reste un long chemin. Il faut pouvoir s'améliorer sur toutes les durées d'effort (de 10 minutes à plusieurs heures), améliorer ses capacités de récupération, diminuer sa masse corporelle avec le minimum de perte de puissance.
Frédéric Portoleau
Avant 2015, la Gallois n'a pas réalisé de performances de très haut niveau en montagne. Au Dauphiné 2010, il grimpe tout de même l'Alpe d'Huez en 49min10s, soit l'équivalent de 334 watts étalon (4,76 w/kg si 70 kg ou 4,7 w/kg si 75 kg).
Il faut attendre 2015 (il a 29 ans) et la montée de la Croix de Chaubouret sur Paris-Nice pour vraiment entrevoir des capacités de grimpeur. Ce jour là, il est le seul à pouvoir suivre un certain Richie Porte, auteur d'un remarquable final (8min34s à 455 watts étalon). La puissance moyenne étalon de Thomas fut de 428 watts pendant 24min15s (6,1 w/kg si 70 kg).
Puis il termine 2ème du Tour de Suisse grâce à une bonne ascension du Rettenbachglescher où il développe l'équivalent de 385 watts étalon pendant 45min19s en haute montagne (sommet à 2675m). Il termine 5ème à 43s de Thibault Pinot. Comme sur Paris-Nice, sa silhouette semble déjà longiligne.
Toujours équipier chez Sky, il apparaît performant lors de la traversée des Pyrénées sur le Tour de France 2015. Il termine 6ème à la Pierre Saint Martin et parvient à suivre les meilleurs au plateau de Beille (45min38s à 415 watts étalon, 5,9 w/kg si 70 kg). Il est quatrième au classement général quand il est victime d'une défaillance sur la route de la Toussuire.
Il remporte Paris Nice en 2016 mais le parcours ne permettait pas d'évaluation de puissance en col sur une longue durée. A la Madonne d'Utelle, il termine deuxième derrière Zakarin et se permet de devancer Alberto Contador. Tout en travaillant pour Froome, il se classe 15ème du Tour de France 2016, comme l'année précédente.
On le retrouve très fort début 2017 sur Tirreno-Adriatico, avec une deuxième place au sommet du Terminillo derrière Nairo Quintana. Il développe l'équivalent de 418 watts étalon pendant 41min13s (5,95 w/kg si 70 kg). Il confirme au Tour de Catalogne avec une bonne performance au sommet de Lo Port. Il est prêt pour le Giro, la place de leader chez Sky lui est réservée. Malheureusement, il tombe au pied de la montée du Blockhaus à cause d'une moto garée sur le côté gauche de la route et sur la trajectoire des coureurs. Ses chances s'évanouissent. Il effectue une montée courageuse malgré sa chute et doit abandonner 4 jours plus tard.
Pour résumé, de 2015 à 2017, il montre des aptitudes intéressantes pour la montagne mais il manque de régularité, est parfois victime de malchance et il fut une seule fois leader sur les grands tours au Giro 2017. Très en forme au début de saison 2017, il aurait certainement fait un bon résultat sur ce Giro sans sa chute.
Sur les courses par étapes, il effectue sa meilleure saison en 2018 et montre une grande régularité en montagne, ce qui lui permet de remporter le Dauphiné ainsi que le Tour de France.
Le graphique ce dessous montre ses principales performances réalisées en montagne avec 3 séries de points : 2010-2014, 2015-2017 et 2018.
Ses performances de 2018 ne semblent pas nettement au dessus de la période 2015-2017. Geraint Thomas apparaît très régulier en 2018 avec une forme constante et parfaite tous les jours de course au Dauphiné comme au Tour de France, sans aucun « jour sans ».
Il n'a pas réalisé d'exploit sur ce Tour de France. Je retiendrai quand même sa montée de Mende (voir l'article dédié) et ses accélérations en fin de cols à la Rosière, à l'Alpe d'Huez et surtout au Col de Portet à plus de 2000m d'altitude (voir l'article dédié). En moyenne, sur les derniers cols, il est à 417 watts étalon et 5,9 w/kg pour une durée de 30 minutes. Cette valeur apparaît dans la norme pour la période 2010-2018 (voir l'article dédié).
Le statut de leader chez Sky apporte un gros avantage, encore plus que dans n'importe quelle équipe. Avec le potentiel en montagne des équipiers, le leader reste abrité jusqu'aux derniers kilomètres. Il profite du surnombre dans le groupe des favoris, cela facilite la défense d'un maillot jaune.
Le changement de potentiel le plus important en montagne pourrait être la période 2013-2015. Il a véritablement arrêté sa carrière sur piste après les Jeux Olympiques de Londres en 2012.
Geraint Thomas a un passé de poursuiteur avec un titre de champion Olympique par équipe obtenu à Pekin en 2008 puis à Londres en 2012. Cette discipline nécessite une PMA très élevée (effort de 4 minutes sur terrain plat) ainsi qu'un bon rapport watts/Scx (capacité de développer de la puissance tout en restant aérodynamique). Le Gallois a aussi obtenu de bons résultats sur route dès les Juniors avec par exemple une victoire sur Paris Roubaix. De nombreux poursuiteurs passant sur la Route ont montré des difficultés pour franchir les cols. Pour devenir un vainqueur du Tour, il reste un long chemin. Il faut pouvoir s'améliorer sur toutes les durées d'effort (de 10 minutes à plusieurs heures), améliorer ses capacités de récupération, diminuer sa masse corporelle avec le minimum de perte de puissance.
Frédéric Portoleau