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Watts sur le Tour d'Andalousie 2015
22-02-2015, 09:15 - Frédéric Portoleau
En complément de cet article, vous pouvez retrouver l'étude réalisée par Frédéric Portoleau : Incertitudes sur les estimations de puissances indirectes en cyclisme sur route
La saison de cyclisme pro 2015 démarre en fanfare avec un premier duel au couteau entre Froome et Contador sur le Tour d'Andalousie 2015. L'Anglais devrait finir premier au classement général avec seulement 2s d'avance sur l'Espagnol.
Les coureurs retrouvaient les pentes de l'Alto de Hazallanas (1674m) sur les contreforts de la Sierra Nevada et ses pentes extrêmes (jusqu'à 21%) lors de la troisième étape. Chris Horner y avait distancé Nibali lors de la Vuelta 2013.
Contador attaque à plus de 7 km de l'arrivée au début de la partie finale. Il réalise le meilleur temps en 23min35s, soit 20s de plus seulement qu'Horner en 2013. En puissance étalon 78 kg (celle que fournirait un coureur virtuel placé comme témoin dans le peloton), Contador se situe à 434 watts +/- 7 watts (*). En puissance réelle, la puissance de Contador est de l'ordre de 6,3 w/kg. L'effort pas très long de moins de 25 minutes sur la partie finale a été réalisé après une dizaine de kilomètres d'ascension en peloton suivi d'une courte descente. Romain Bardet, très bon troisième, concède 1min39s. En puissance étalon, il est à 402 watts et autour de 5,8 w/kg en puissance réelle (8% de moins que Contador). Un autre jeune talent du cyclisme, l'érythréen Merhawi Kudus, finit 7ème à 2min15s, soit 392 watts en puissance étalon et 5,75 w/kg en puissance réelle.
Le lendemain, un nouveau final très pentu vers l'Alto de Allanadas (998m) à proximité de Jaen était proposé aux coureurs. Cette fois-ci, Froome prend sa revanche et distance l'Espagnol de 28s après une attaque à 1,8 km de l'arrivée. L'Anglais grimpe les 3 derniers km en 11min43s, soit 452 watts en puissance étalon et une puissance réelle voisine de 6,5 w/kg. Contador a probablement payé sa remarquable performance de la veille.
Sur le Tour de France ou Paris Nice, la montée de Mende (Côte de la Croix Neuve) a souvent été empruntée. La distance est similaire mais il y avait une portion supplémentaire de 1km avant une descente sur l'Alto de Allanadas. Contador et Rodriguez avaient réalisé 484 watts étalon sur le Tour de France 2010. Froome, pour sa part, a déjà été à 470 watts étalon pendant 17 minutes, lors de l'ascension de la Planche des Belles Filles (Tour de France 2012) ou lors de son duel avec Cobo à Peña Cabarga (Vuelta 2011).
Froome et Contador ne sont pas encore tout à fait à leur meilleur niveau mais ont déjà une condition physique très avancée pour un mois de février. Le reste du peloton présent sur cette "Ruta del Sol" est à un niveau beaucoup plus bas. Depuis quelques années, les meilleurs coureurs par étapes ont tendance à avoir des formes précoces, et ils se maintiennent très longtemps à un haut niveau.
(*) sur des pentes fortes à plus de 9%, par vent faible (vérifié sur des stations météo avec des données en temps réel) et sans aspiration (drafting), la précision des calculs est très bonne. Pour plus d'informations sur les incertitudes, voir ma dernière publication.
Frédéric Portoleau
La saison de cyclisme pro 2015 démarre en fanfare avec un premier duel au couteau entre Froome et Contador sur le Tour d'Andalousie 2015. L'Anglais devrait finir premier au classement général avec seulement 2s d'avance sur l'Espagnol.
Les coureurs retrouvaient les pentes de l'Alto de Hazallanas (1674m) sur les contreforts de la Sierra Nevada et ses pentes extrêmes (jusqu'à 21%) lors de la troisième étape. Chris Horner y avait distancé Nibali lors de la Vuelta 2013.
Contador attaque à plus de 7 km de l'arrivée au début de la partie finale. Il réalise le meilleur temps en 23min35s, soit 20s de plus seulement qu'Horner en 2013. En puissance étalon 78 kg (celle que fournirait un coureur virtuel placé comme témoin dans le peloton), Contador se situe à 434 watts +/- 7 watts (*). En puissance réelle, la puissance de Contador est de l'ordre de 6,3 w/kg. L'effort pas très long de moins de 25 minutes sur la partie finale a été réalisé après une dizaine de kilomètres d'ascension en peloton suivi d'une courte descente. Romain Bardet, très bon troisième, concède 1min39s. En puissance étalon, il est à 402 watts et autour de 5,8 w/kg en puissance réelle (8% de moins que Contador). Un autre jeune talent du cyclisme, l'érythréen Merhawi Kudus, finit 7ème à 2min15s, soit 392 watts en puissance étalon et 5,75 w/kg en puissance réelle.
Le lendemain, un nouveau final très pentu vers l'Alto de Allanadas (998m) à proximité de Jaen était proposé aux coureurs. Cette fois-ci, Froome prend sa revanche et distance l'Espagnol de 28s après une attaque à 1,8 km de l'arrivée. L'Anglais grimpe les 3 derniers km en 11min43s, soit 452 watts en puissance étalon et une puissance réelle voisine de 6,5 w/kg. Contador a probablement payé sa remarquable performance de la veille.
Sur le Tour de France ou Paris Nice, la montée de Mende (Côte de la Croix Neuve) a souvent été empruntée. La distance est similaire mais il y avait une portion supplémentaire de 1km avant une descente sur l'Alto de Allanadas. Contador et Rodriguez avaient réalisé 484 watts étalon sur le Tour de France 2010. Froome, pour sa part, a déjà été à 470 watts étalon pendant 17 minutes, lors de l'ascension de la Planche des Belles Filles (Tour de France 2012) ou lors de son duel avec Cobo à Peña Cabarga (Vuelta 2011).
Froome et Contador ne sont pas encore tout à fait à leur meilleur niveau mais ont déjà une condition physique très avancée pour un mois de février. Le reste du peloton présent sur cette "Ruta del Sol" est à un niveau beaucoup plus bas. Depuis quelques années, les meilleurs coureurs par étapes ont tendance à avoir des formes précoces, et ils se maintiennent très longtemps à un haut niveau.
(*) sur des pentes fortes à plus de 9%, par vent faible (vérifié sur des stations météo avec des données en temps réel) et sans aspiration (drafting), la précision des calculs est très bonne. Pour plus d'informations sur les incertitudes, voir ma dernière publication.
Frédéric Portoleau