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[TdF21#02] Les six radars du Tour de France 2021 - Description & historique.

2021-06-26, 19:21 - Frédéric Portoleau

RADAR n° 1 : Col de la Colombière. Samedi 3 juillet . Etape 8

L'enchainement Romme-Colombière est un des plus difficiles des Alpes. Les deux cols sont séparés de 6 km seulement et l'addition des deux ascensions représente 16.5 km à plus de 8.5% de moyenne.

En 2009, il y a eu une grosse sélection entre les favoris dans le col de Romme pour 27min08sec pour le Groupe Contador-Schleck, 435 watts étalon. Le col de la Colombière avait été gravi presque à la même allure, soit 22min48sec et 431 watts étalon.

En 2018, les favoris du Tour n'ont pas déclenché la bagarre aussi tôt. Le col de Romme a été gravi en 29min30sec par les leaders du Tour de France soit 402 watts étalon. En revanche, le Col de la Colombière a été monté plus rapidement qu'en 2009 par un peloton compact composé de vingt coureurs environ en 21min47sec pour 433 watts étalon. Julian Alaphilippe avait remporté cette étape du Grand Bornand en baroudeur, sur un rythme constant de 403 watts étalon sur les deux cols.

Avec les forts pourcentages moyens, 8,96km à 9,02% pour le col de Romme, puis 7,53 km à 8,5% pour la Colombière, c'est une belle opportunité pour les grimpeurs. Mais en début de Tour de France, nous assistons parfois à des courses d'attente, sans attaque quand tout le monde est encore frais. La performance sur le Col de la Colombière va aussi dépendre de l'intensité de la course sur le Col de Romme.

RADAR n°2 : Tignes. Dimanche 4 Juillet étape 9

La longue ascension vers Tignes ne provoquera pas forcément une grande sélection entre les favoris. Il y a bien 23 km de montée mais la portion intermédiaire de 7km entre La Thuile et la sortie des Brévières est en pente modérée.

En 2007, derrière la chevauchée de Rasmussen, il y avait eu des écarts entre les favoris uniquement dans les derniers kilomètres de montée avec l'attaque d'Iban Mayo. Les coureurs montaient directement par la grande route sans effectuer le détour par Les Brévières où il y a un passage plus pentu. La dernière portion de 7,65 km à 6,88% au-dessus de 1500m d'altitude pourrait permettre de faire un peu plus de différence qu'en 2007 et de lâcher certains coureurs fatigués de la veille.

RADAR n°3 : Mont Ventoux Mercredi 7 juillet Etape 11

Un des grands cols du Tour de France à gravir deux fois au cours de la même étape. Un leader en grande forme peut profiter des pentes redoutables en attaquant de loin. Mais il lui faudra, à l'image de Miguel Angel Lopez sur le challenge du Mont Ventoux, bien gérer son effort et ne pas avoir de vent de face dans la dernière partie sans végétation.

En format contre-la-montre, le record depuis le virage de St Estève (15,7 km à 8,63%) appartient à Iban Mayo en 45min47sec. Lors d'une étape en ligne, Pantani avait réalisé 46min en 1994 (447 watts étalon). Cette année Miguel Angel Lopez a gravi le Mont Ventoux en 47min34sec (426 watts étalon).

RADAR n°4 : Beixalis. Dimanche 11 juillet. Etape 15

Situé à 15km de l'arrivée à Andorre la Vieille, ce col court de 6,6km à 8,4% de pente moyenne et comportant 1 km à 13% devrait faire des dégâts. Il a déjà été gravi sur le Tour de France 2016 ou sur la Vuelta 2018, mais à chaque fois en cours d'étape, assez loin de l'arrivée. Les temps de référence seront largement améliorés.

RADAR n° 5 : Col de Portet. Mercredi 14 juillet. Etape 17

Pour la deuxième fois de l'histoire du Tour de France, après 2018, les coureurs devront affronter les 16,26 km à 8,58% de pente moyenne du col de Portet. La difficulté est supérieure au Mont Ventoux, le sommet étant à 2214m d'altitude. C'est le prolongement de la redoutable ascension du Pla d'Adet, beaucoup plus connue.

En 2018, Nairo Quintana fut le plus rapide en 49min37s avec 415 watts étalon.

RADAR n°6 : Luz-Ardiden. Jeudi 15 juillet. Etape 18

Dernière étape de montagne avec l'enchainement Tourmalet-Luz Ardiden. Certains coureurs seront fatigués mais la plupart chercheront à réaliser la montée la plus rapide possible, sans se cacher. Sur la montée de Luz Ardiden (13,34 km à 7,6%), la meilleure performance dans le passé a été réalisée en 2003 par Lance Armstrong : 35min33sec soit 446 watts étalon. Un Tadej Pogacar à son maximum peut faire aussi bien.

Frédéric Portoleau