La rentrée du double vainqueur du Tour de France, O Gran Camino

Comme l'année dernière Jonas Vingegaard a largement dominé le O Gran Camino en Galice. Impressionnant dans les ascensions, il remporte les 3 étapes en solitaire.

Le dernier jour sur le Monte Aloia, il devance Lenny Martinez de 16sec. Ayant déjà un bel avantage au classement général, le Danois contrôle ses adversaires dans la première partie de la montée. Puis il décide d'accélérer franchement à 3 km de l'arrivée. Il développe alors l'équivalent de 452 watts étalon (6.6 w/kg si 60 kg) pendant 8min51sec. Lenny Martinez perd 16 sec et développe 6.5 w/kg (avec 53 kg soit du 436 watts étalon). En moyenne sur toute l'ascension (6.46km à 8.42%), Vingegaard est à 429 watts étalon (6.25 w/kg si 60 kg) pendant 18min33sec. La première partie de la montée a donc été escaladée à un rythme assez modéré pour lui. Vingegaard est capable de monter beaucoup plus vite mais pour des raisons tactiques et avec une météo très pluvieuse, il a attendu les 3 derniers kilomètres pour attaquer.

N'ayant pas d'images à disposition, je me suis basé sur les traces Strava et le compte rendu de la course. Le vent soufflait en moyenne à 12,5 km/h de Sud Ouest vers 15h à la station météo au moment de l'arrivée des coureurs. Les coureurs roulaient souvent en forêt avec un vent de travers puis de dos dans le final.

Malgré des pentes moyennes modestes sur les petits cols proposés, il est parvenu à s'échapper et il a creusé des écarts importants sur les deux premières étapes. Il sera le grand favori du prochain Tirreno Adriatico, le Monte Petrano (10,43 km à 7.9%) devrait lui plaire. S'il confirme son année 2023 et en produisant un effort maximal, il pourrait développer 6.5 w/kg (équivalent de 450 watts étalon) pendant 27min30sec.

La Marseillaise

La course de reprise du calendrier français s'est jouée en bonne partie dans l'ascension de la route des Crêtes. Rémy Rochas a attaqué dès les premières pentes à la sortie de La Ciotat puis a été rejoint quelques hectomètres plus hauts par Alex Baudin et Kevin Geniets. Rémy Rochas a mené l'essentiel de l'ascension avant le démarrage d'Alex Baudin à 1 km du sommet. Le coureur de l'équipe Decathlon est passé en tête au sommet avec 4sec d'avance sur Geniets, 12sec sur Rochas et 23sec sur un premier peloton. Geniets a rejoint Baudin peu après le sommet et les 2 coureurs ont collaboré jusqu'à Marseille où Geniets l'a emporté au sprint. Derrière Kevin Vauquelin est parti en contre dans la montée de la Gineste pour décrocher une 3ème place avec 10 sec de retard, à la suite d'un beau numéro.

Les coureurs ont bénéficié du vent favorable sur la montée de la route des Crêtes. Un vent d'Est/Sud Est à environ 5 km/h de moyenne sur les parties dégagées avec quelques rafales sur le haut proches des 20 km/h.

Alex Baudin a été le plus rapide dans la montée de 3.44 km à 8.4% en 9min09sec. Sa puissance moyenne étalon estimée est de 461 watts soit 6.6 w/k si 66 kg.

Ce fut une très bonne performance pour un début de saison pour une épreuve de type "coupe de France". Nous sommes malgré tout un bon cran en dessous des performances des cadors du peloton (Evenepoel, Vingegaard ou Pogacar). Ces derniers peuvent parfois atteindre les 500 watts étalon sur un effort de 10 minutes puis résister seul à un peloton sur de nombreux kilomètres.

Classique du Var

La première édition de la classique du Var se terminait au sommet du Mont Faron. Lenny Martinez remporte la course en coiffant dans les derniers mètres Tobias Johannessen, ancien vainqueur du Tour de l'Avenir. Le Norvégien s'était relevé trop tôt alors qu'il avait course gagnée. Romain Bardet en bonne forme complète le podium. Les 3 coureurs ont gravi le Mont Faron (5.43 km à 8.67%) en 15min44sec. La puissance étalon estimée est de 450 watts soit 6.7 w/kg pour Lenny Martinez (53 kg) et 6.5 w/kg pour Romain Bardet (65 kg). Pour cette ascension, j'ai utilisé un coefficient de roulement de 0.006 en raison de la mauvaise qualité de la chaussée. Après une sélection des meilleurs du jour (le podium plus Gaudu, Woods et Paret-Peintre), la course a été assez tactique dans les deux derniers kilomètres avec un rythme irrégulier.

Tour de la Communauté Valencienne

Brandon McNulty a fait forte impression sur le Tour de Valence. L'Américain a distancé ses principaux adversaires Buitrago, Vlasov et Hindley lors de l'ascension de l'Alto del Miserat (4.98 km à 10,28%). Il a grimpé cette difficulté en 16min10sec. En raison de la pente irrégulière comportant des portions plates, je propose une estimation de puissance sur 2 portions distinctes. En bas du col McNulty développe l'équivalent de 466 watts étalon (6.65 w/kg si 69 kg) pendant 9min11s, seuls Buitrago et Vlasov peuvent le suivre. Il termine son ascension seul en développant l'équivalent de 483 watts étalon (6.9 w/kg si 69 kg) pendant 5min58s (1.95 km à 10.15%). La performance apparaît bien supérieure à celle relevée sur la Marseillaise. McNulty a cependant manqué de régularité plus tard sur le Tour UAE. Après sa victoire en contre-la-montre, il a été largement distancé sur la montée de Jabel Hafeet. Ce n'est pas certain qu'il soit désigné leader sur Paris-Nice.

Tour d'Algarve

Il m'a malheureusement été impossible de réaliser des estimations sur les performaces de Dani Martinez et Remco Evenepoel lors du tour d'Algrave 2024, car les données cartographiques disponibles sont trop imprécises, et une des étapes de montagne a été particulièrement venteuse.

Frédéric Portoleau