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Vingegaard impérial sur Tirreno Adriatico, par Frédéric Portoleau
2024-03-11, 11:42 - Frédéric Portoleau
Jonas Vingegaard continue d'impressionner en ce début de saison. Après le O Gran Camino (voir article pécédent), il remporte cette fois une course par étape « world Tour » Tirreno-Adriatico. Après une première victoire en solitaire à Valle Castelana avec le franchissement du Passo di San Giacomo, il double la mise sur le Monte Petrano. Il remporte le classement général avec une avance confortable de 1min24sec sur Juan Ayuso. Ce dernier avait battu Filippo Ganna recordman de l'heure sur le contre-la-montre tout plat du premier jour.
L'équipe Bora mène sur un tempo très rapide dès le bas de l'ascension finale. Kämna en tête du peloton développe l'équivalent de 470 watts étalon pendant 9min43sec (3,43 km à 8,86%). Les leaders restent encore abrités dans le peloton. Puis Jay Hindley attaque, seuls Juan Ayuso et Jonas Vingegaard peuvent l'accompagner. 1min30sec plus tard, à 6,2 km de l'arrivée, Vingegaard contre et part seul devant. Depuis l'attaque d'Hindley, Vingegaard vient de développer l'équivalent de 464 watts étalon (6,8 w/kg si 60 kg) pendant 7min38sec (2,95 km à 7,8%). Le Danois poursuit son effort et continue de creuser l'écart. Après 8,1 km de montée, il a 35sec d'avance sur Ayuso et Hindley et 54sec sur un groupe emmené le plus souvent par Tom Pidcock. Il vient de réaliser un bloc de 12min15sec à 459 watts étalon (6,74 w/kg si 60 kg). Le Danois assuré de remporter le classement général et l'étape relâche alors son effort dans les deux derniers kilomètres. Il se situe à 412 watts étalon (6,05 w/kg si 60 kg) sur ce final pendant 5min20sec. Ayuso devance au sprint Hindley pour la seconde place, 26sec après Vingegaard. Isaac del Toro termine 4ème. Le tout jeune Mexicain a pourtant été distancé en début de col. Il a probablement préféré gérer son effort et fait le choix de ne pas partir trop vite. Il réalise un final étonnant en parvenant à s'échapper du groupe Pidcock.
Jonas Vingegaard réalise bien entendu le meilleur temps de l'ascension en 27min17sec pour les 10,035km à 8,06%. Sa vitesse moyenne est de 22,15 km/h. Sa puissance estimée est de 6,65 w/kg (si 60 kg) soit 448 watts étalon. Dans un autre contexte, s'il avait été dans l'obligation de prendre un maximum de temps sur ses concurrents, je pense qu'il aurait pu augmenter son avance de 30sec dans le final et s'approcher des 460 watts étalon. Il se serait rapproché de la performance de Nairo Quintana 462 watts étalon sur 28min lors de la montée du chalet Reynard en 2020 (voir l'article dédié). Ce niveau de puissance rappelle aussi la montée de Joux Plane du dernier Tour de France quand Pogacar et Vingegaard étaient sur les bases du record de Pantani avant de se marquer. Dans les années EPO (94-98) je n'observais pas de telles puissances dès le mois de mars. Les coureurs avaient des pics de forme plus tard lors du Giro ou du Tour de France. Ce niveau très élevé dès le début de saison est une caractéristique des années 2020.
Le tableau suivant résume les performances du jour sur le Monte Petrano (10,035 km à 8,06%):
Les calculs ont été réalisés en prenant un coefficient de roulement de 0.003 (crr). La cartographie utilisée est la "carta tecnica regionale" de la region Marche.
Isaac Del Toro réalise une très grande performance pour un coureur de 20 ans. Bien que les coureurs de la nouvelle génération aient accès à des méthodes d'entraînement sophistiquées plus tôt que leurs aînés, ce niveau de performance après 4h de vélo est très élevé surtout qu'il s'agit de sa première saison au plus haut niveau. En 2023, il a remporté le Tour de l'Avenir. Sur le contre-la-montre en côte des Karellis, il avait développé l'équivalent de 422 watts étalon (6,1 w/kg si 65 kg) pendant 32min17s.
Kevin Vauquelin a réalisé une très bonne montée du Monte Petrano avec l'équivalent de 421 watts étalon. Très fort en contre-la-montre, il a un bel avenir sur les classements généraux des courses par étapes mais un cran en-dessous des jeunes coureurs de l'UAE Ayuso et Del Toro.
Frédéric Portoleau
Passo San Giacomo
Lors de la montée du Passo San Giacomo, Jonas Vingegaard a pris 1 minute en 5,6 km à ses principaux adversaires sur une pente moyenne de 6,23%. Avec une vitesse proche de 28 km/h, je n'ai pas estimé sa puissance. À cette vitesse avec l'aspiration, il y a un net avantage de rouler en groupe. Il lui a fallu 16% de puissance en plus que ses concurrents du jour pour prendre cette minute.Le Monte Petrano
L'équipe Bora mène sur un tempo très rapide dès le bas de l'ascension finale. Kämna en tête du peloton développe l'équivalent de 470 watts étalon pendant 9min43sec (3,43 km à 8,86%). Les leaders restent encore abrités dans le peloton. Puis Jay Hindley attaque, seuls Juan Ayuso et Jonas Vingegaard peuvent l'accompagner. 1min30sec plus tard, à 6,2 km de l'arrivée, Vingegaard contre et part seul devant. Depuis l'attaque d'Hindley, Vingegaard vient de développer l'équivalent de 464 watts étalon (6,8 w/kg si 60 kg) pendant 7min38sec (2,95 km à 7,8%). Le Danois poursuit son effort et continue de creuser l'écart. Après 8,1 km de montée, il a 35sec d'avance sur Ayuso et Hindley et 54sec sur un groupe emmené le plus souvent par Tom Pidcock. Il vient de réaliser un bloc de 12min15sec à 459 watts étalon (6,74 w/kg si 60 kg). Le Danois assuré de remporter le classement général et l'étape relâche alors son effort dans les deux derniers kilomètres. Il se situe à 412 watts étalon (6,05 w/kg si 60 kg) sur ce final pendant 5min20sec. Ayuso devance au sprint Hindley pour la seconde place, 26sec après Vingegaard. Isaac del Toro termine 4ème. Le tout jeune Mexicain a pourtant été distancé en début de col. Il a probablement préféré gérer son effort et fait le choix de ne pas partir trop vite. Il réalise un final étonnant en parvenant à s'échapper du groupe Pidcock.
Jonas Vingegaard réalise bien entendu le meilleur temps de l'ascension en 27min17sec pour les 10,035km à 8,06%. Sa vitesse moyenne est de 22,15 km/h. Sa puissance estimée est de 6,65 w/kg (si 60 kg) soit 448 watts étalon. Dans un autre contexte, s'il avait été dans l'obligation de prendre un maximum de temps sur ses concurrents, je pense qu'il aurait pu augmenter son avance de 30sec dans le final et s'approcher des 460 watts étalon. Il se serait rapproché de la performance de Nairo Quintana 462 watts étalon sur 28min lors de la montée du chalet Reynard en 2020 (voir l'article dédié). Ce niveau de puissance rappelle aussi la montée de Joux Plane du dernier Tour de France quand Pogacar et Vingegaard étaient sur les bases du record de Pantani avant de se marquer. Dans les années EPO (94-98) je n'observais pas de telles puissances dès le mois de mars. Les coureurs avaient des pics de forme plus tard lors du Giro ou du Tour de France. Ce niveau très élevé dès le début de saison est une caractéristique des années 2020.
Le tableau suivant résume les performances du jour sur le Monte Petrano (10,035 km à 8,06%):
Les calculs ont été réalisés en prenant un coefficient de roulement de 0.003 (crr). La cartographie utilisée est la "carta tecnica regionale" de la region Marche.
Isaac Del Toro réalise une très grande performance pour un coureur de 20 ans. Bien que les coureurs de la nouvelle génération aient accès à des méthodes d'entraînement sophistiquées plus tôt que leurs aînés, ce niveau de performance après 4h de vélo est très élevé surtout qu'il s'agit de sa première saison au plus haut niveau. En 2023, il a remporté le Tour de l'Avenir. Sur le contre-la-montre en côte des Karellis, il avait développé l'équivalent de 422 watts étalon (6,1 w/kg si 65 kg) pendant 32min17s.
Kevin Vauquelin a réalisé une très bonne montée du Monte Petrano avec l'équivalent de 421 watts étalon. Très fort en contre-la-montre, il a un bel avenir sur les classements généraux des courses par étapes mais un cran en-dessous des jeunes coureurs de l'UAE Ayuso et Del Toro.
Frédéric Portoleau