=> Tous les articles publiés <=
VIDEO : la table ronde sur LCP du 12 juin 2016, en présence de JP de Mondenard et Pascal Chanteur
14-06-2016, 20:36 - Mathieu
Débat très intéressant proposé par LCP le 12 juin 2016, après la diffusion du documentaire de Xavier Deleu "Le revers de la médaille".
Trois personnes invitées sur le plateau :
- Jean-Pierre de Mondenard. Médecin spécialiste du dopage. Indépendant et combattant acharné contre le dopage. Sa bibliographie ici.
- Pascal Chanteur. Ex-coureur cycliste des grandes années du dopage (équipe Casino dans les 90s). Aujourd'hui président du syndicat français des coureurs cyclistes.
- Rama Yade : ex-secrétaire d'état chargée des Sports 2009-2010. N'a rien fait de particulier et n'a rien à dire non plus.
Excellent casting proposé par la journaliste Emilie Aubry, puisqu'elle est parvenue à réunir trois visions différentes de la question du dopage : la personnalité politique à l'utilité douteuse, l'ex-sportif (presque) trempé jusqu'au cou mais qui a encore une position influente dans le milieu, et l'indépendant-résistant qui va nous permettre d'y voir plus clair.
Il semble que la journaliste avait bien préparé son coup puisqu'elle a patiemment cuisiné notre Chanteur national pour ensuite le laisser se faire descendre en règle par le toujours très pertinent Jean-Pierre de Mondenard. Et Rama Yade compte les points.
Si vous n'avez pas le temps de regarder la vidéo, voici les "meilleurs" moments :
- 4'58", Pascal Chanteur : "Je vais parler de ce que je connais le mieux : la lutte anti-dopage". Là c'est le moment où on s'interroge, et où on va consulter les excellents "vrais chiffres du dopage" proposés par cyclisme-dopage.com, histoire d'être sûr de bien savoir qui parle.
- à partir de 9'35" Pascal Chanteur nous explique qu'il a toujours été plus blanc que blanc : "J'ai accepté ce que mon médecin me donnait. Des vitamines, des choses légales. [...] On m'aurait proposé quelque chose d'illégal, je l'aurai refusé".
Rappelons qu'il a été pro entre 1991 et 2001, la décennie réputée la pire en terme de dopage lourd. Mais lui n'a rien pris et estime que ça n'a peut-être même pas nuit à sa carrière.
- à 10'53", on assiste à la réponse de son "voisin goguenard", Jean-Pierre de Mondenard. Moment difficile pour Pascal Chanteur.
- à partir de 14'35", Rama Yade nous explique que le dopage intéresse surtout la presse. Et que le ministère des sports est "pris en tenaille par cette extrême popularité du sport et la ferveur du public pour ces champions là". C'est-à-dire que le gouvernement n'agit pas ou peu sur ce dossier de peur d'être impopulaire. C'est aussi ça la force des convictions !
Concernant sa présence sur la liste des dopés à l'EPO au Tour 98-99, Pascal Chanteur nous explique qu'il a été blanchi par l'AFLD. Puis il menace JPdM de diffamation. Convaincant ! On peut également relire sa réaction en 2013 lorsque son nom était sorti dans la presse. Son intervention sur Christophe Bassons devrait faire plaisir à l'intéressé.
Pour la défense de Pascal Chanteur, il faut tout de même souligner qu'il dit des choses pertinentes au cours de l'interview. Et également qu'il a eu du courage d'accepter de venir sur ce plateau en présence de quelqu'un qui n'allait certainement pas lui faire de cadeau.
Cette émission est une illustration parfaite de ce qu'on retrouve dans "Je suis le cycliste masqué". Les non-repentis qui ont traversé des époques de dopage intensif se retrouvent à des postes d'influence. Difficile de changer les mentalités dans ces conditions.
Très bon travail d'Emilie Aubry. Elle a clairement choisi son camp puisqu'elle laisse même le mot de la fin à JP de Mondenard en le projetant à la tête d'une institution indépendante en charge des contrôles anti-dopage, tout en qualifiant de "courageuse" l'attitude de la télé allemande qui a interrompu les retransmissions du Tour de France.
Pour l'anecdote, on apprend également que refuser d'aller à la fameuse commission d'enquête sénatoriale de 2013 était passible d'une amende de 7000. Peut-être est-ce le cas de toutes les commissions d'enquête parlementaire. On constate aussi que JPdM avait raison sur le fait que cette commission n'allait servir à rien. A part révéler les noms des cyclistes choppés positifs à l'EPO sur les Tours 98 et 99, dont Pascal Chanteur. C'est toujours bon à prendre pour rétablir la vérité, mais toujours dommage de voir que seul le cyclisme est utilisé comme bouc émissaire de la lutte anti-dopage.
Trois personnes invitées sur le plateau :
- Jean-Pierre de Mondenard. Médecin spécialiste du dopage. Indépendant et combattant acharné contre le dopage. Sa bibliographie ici.
- Pascal Chanteur. Ex-coureur cycliste des grandes années du dopage (équipe Casino dans les 90s). Aujourd'hui président du syndicat français des coureurs cyclistes.
- Rama Yade : ex-secrétaire d'état chargée des Sports 2009-2010. N'a rien fait de particulier et n'a rien à dire non plus.
Excellent casting proposé par la journaliste Emilie Aubry, puisqu'elle est parvenue à réunir trois visions différentes de la question du dopage : la personnalité politique à l'utilité douteuse, l'ex-sportif (presque) trempé jusqu'au cou mais qui a encore une position influente dans le milieu, et l'indépendant-résistant qui va nous permettre d'y voir plus clair.
Il semble que la journaliste avait bien préparé son coup puisqu'elle a patiemment cuisiné notre Chanteur national pour ensuite le laisser se faire descendre en règle par le toujours très pertinent Jean-Pierre de Mondenard. Et Rama Yade compte les points.
Si vous n'avez pas le temps de regarder la vidéo, voici les "meilleurs" moments :
- 4'58", Pascal Chanteur : "Je vais parler de ce que je connais le mieux : la lutte anti-dopage". Là c'est le moment où on s'interroge, et où on va consulter les excellents "vrais chiffres du dopage" proposés par cyclisme-dopage.com, histoire d'être sûr de bien savoir qui parle.
- à partir de 9'35" Pascal Chanteur nous explique qu'il a toujours été plus blanc que blanc : "J'ai accepté ce que mon médecin me donnait. Des vitamines, des choses légales. [...] On m'aurait proposé quelque chose d'illégal, je l'aurai refusé".
Rappelons qu'il a été pro entre 1991 et 2001, la décennie réputée la pire en terme de dopage lourd. Mais lui n'a rien pris et estime que ça n'a peut-être même pas nuit à sa carrière.
- à 10'53", on assiste à la réponse de son "voisin goguenard", Jean-Pierre de Mondenard. Moment difficile pour Pascal Chanteur.
- à partir de 14'35", Rama Yade nous explique que le dopage intéresse surtout la presse. Et que le ministère des sports est "pris en tenaille par cette extrême popularité du sport et la ferveur du public pour ces champions là". C'est-à-dire que le gouvernement n'agit pas ou peu sur ce dossier de peur d'être impopulaire. C'est aussi ça la force des convictions !
Concernant sa présence sur la liste des dopés à l'EPO au Tour 98-99, Pascal Chanteur nous explique qu'il a été blanchi par l'AFLD. Puis il menace JPdM de diffamation. Convaincant ! On peut également relire sa réaction en 2013 lorsque son nom était sorti dans la presse. Son intervention sur Christophe Bassons devrait faire plaisir à l'intéressé.
Pour la défense de Pascal Chanteur, il faut tout de même souligner qu'il dit des choses pertinentes au cours de l'interview. Et également qu'il a eu du courage d'accepter de venir sur ce plateau en présence de quelqu'un qui n'allait certainement pas lui faire de cadeau.
Cette émission est une illustration parfaite de ce qu'on retrouve dans "Je suis le cycliste masqué". Les non-repentis qui ont traversé des époques de dopage intensif se retrouvent à des postes d'influence. Difficile de changer les mentalités dans ces conditions.
Très bon travail d'Emilie Aubry. Elle a clairement choisi son camp puisqu'elle laisse même le mot de la fin à JP de Mondenard en le projetant à la tête d'une institution indépendante en charge des contrôles anti-dopage, tout en qualifiant de "courageuse" l'attitude de la télé allemande qui a interrompu les retransmissions du Tour de France.
Pour l'anecdote, on apprend également que refuser d'aller à la fameuse commission d'enquête sénatoriale de 2013 était passible d'une amende de 7000. Peut-être est-ce le cas de toutes les commissions d'enquête parlementaire. On constate aussi que JPdM avait raison sur le fait que cette commission n'allait servir à rien. A part révéler les noms des cyclistes choppés positifs à l'EPO sur les Tours 98 et 99, dont Pascal Chanteur. C'est toujours bon à prendre pour rétablir la vérité, mais toujours dommage de voir que seul le cyclisme est utilisé comme bouc émissaire de la lutte anti-dopage.