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[TdF21#21] Le Tour de France des OVNIS et des PAN

20-07-2021, 10:48 - Antoine Vayer et Pierre Carrey

C'est le 50ème Tour de France que je couvre.
C'est notre 21ème article de la #TeamWattthefuck pour la 21ème étape du Tour de France.
Nous avons publié un livre-magazine one-shot « La preuve par 21 » appelé aussi « NOT NORMAL » pour la version anglaise en 2013. A ces 21 articles, il faut ajouter les 23 autres articles et portraits accompagnants les indices de confiance cyclisme-dopage des 23 autres équipes de la grande boucle. Nous le publions seulement ce mardi car notre équipe à nous, la 24ème, qui fait partie du peloton, ne se dope pas, ne triche pas, ne ment pas, ne vole pas. Nous nous sommes donnés un ICCD de 20/20, bien sûr, après acclamation générale, quasiment comme pour les élections aux postes à responsabilité dans le cyclisme. Personne n'a abandonné dans notre équipe. Nous finissons au complet.


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Tous des professionnels, nous avons tous fait ce « travail » de manière totalement bénévole, à côté de nos piges rémunérées pour d'autres médias ou tout simplement d'un autre boulot. Nous renforcerons notre éclairage l'an prochain, avec plus de contributeurs encore, tel Pierre Carrey qui publie un second papier. Nous réunissons des résistants. Nous allons largement dépasser le million de lectures sur nos sites cette année ! C'est beaucoup pour quelques résistants, c'est mieux que beaucoup de journaux traditionnels qui ont de gros moyens. Mon compte twitter dédié « à la cause » et compte relais, @festinaboy, a dépassé les 12 millions d'impressions pendant ce Tour avec plus de 15% de « taux d'engagement » en moyenne ! On nous lit dans les toilettes, en cachette, dans les lieux officiels. Nous renforcerons la #TeamWattthefuck en 2022 avec des formes plus complètes, résolument modernes, vous verrez, pour vous faire vivre l'événement qui rythme votre mois de juillet de manière différente, avec beaucoup d'humanité si la Covid, (tellement pratique pour certains), nous laisse en paix au contact des vrais acteurs du spectacle et de leur entourage, dont le public qui lit encore, vous, faites partie. Nous mangeons peu dans la gamelle, prenons garde de ne pas être fans. Nous ne tenons et ne sommes tenus par rien au niveau des bas-ventres. Nous ne faisons pas appel au passé pour un déni du présent. Nous cherchons, passionnément, à le comprendre ce présent, à l'expliquer, en résistants, avec du coeur et du courage, un poil d'intelligence, de l'humour et de la dérision. Le Tour est une belle métaphore de la vie. Guillaume Martin a promis un livre philosophique à ce sujet à la rentrée. Le milieu du vélo professionnel, il lui faut des mouches du coche, comme certains qui se pensent rois ou reines ont besoin de bouffons.

Un tour à nous et à vous

Car le Tour est à nous, comme il est à vous. Certains ternissent encore son image, voire tuent le vélo. Ce n'est sûrement pas nous. Par projection, ils le pensent pourtant. C'est classique comme défense au niveau psychanalytique. Le Tour de France devrait passer dans le domaine public, ne plus être géré par une société privée, ne plus être raconté uniquement par et pour les télévisions qui la paient grassement. Le Tour de France devrait être nationalisé et ses éventuels bénéfices retourner au vélo dans son ensemble. Son modèle économique n'est pas le bon. Il devrait rapporter au moins le double de (re)sentiments aux gens, gagner des parts de marché chez les jeunes ainsi. Le cyclisme est un vieux sport, bien suivi par les personnes âgées et retraitées. Il repose en partie sur la nostalgie voire la mélancolie.

Il devrait rapporter plus. Je ne parle pas d'argent. Celui qu'il génère est énorme et vraiment peu redistribué. Je couvre le Tour de France depuis mes 9 ans, depuis 50 ans donc, dont la moitié sur le terrain, en « inside » depuis 1996. Cela a été d'abord en tant qu'entraîneur de l'équipe n°1, la Festina, 3 ans, puis comme chroniqueur dans la presse nationale, dans le désordre à L'humanité 2 ans, Libération 7 ans, Le Monde 11 ans. C'est enfin pour Chronoswatts et Cyclisme-dopage associés, depuis l'an passé. Dès mes 9 ans, j'ai rédigé tous les étés sur des chemises cartonnées reliées entre elles par du scotch sur les bords en longueur pour que le tout fasse comme un gros livre accordéon, des articles sur Le Tour. J'écrivais à la main, puis à la machine à écrire à l'adolescence, sur des feuilles que je collais dans les pages du livre accordéon, au côté de photos que je découpais dans les journaux. J'ai encore ces « oeuvres » avec Ocana, Merckx, Poulidor, Van Impe, Agostinho et consorts. Mes livres du Tour à moi débutent en 1972. Cela fait donc 50 ans. Puis, en même temps, dès 15 ans, j'ai pédalé tant et tant, partout, parfois plus de 35 000 kilomètres par an. Je n'ai pas signé ce contrat de coureur cycliste professionnel comme j'en ai eu une fois l'occasion avec M. Le Vicomte de Gribaldy. Je me suis consacré à l'activité d'entraîneur, en pionnier. Je rêvais.

Utilité publique

Notre contribution est d'utilité publique. Vous ne ferez pas de dons défiscalisés. Nous n'avons pas besoin d'argent pour générer nos activités ou bien le prenons sur nos deniers personnels. Le Tour de France, cette vacance, a besoin de gens et de médias comme notre #TeamWattthefuck. Nous ne regardons plus le Tour comme des enfants de 9 ans. Nous vous décrivons les Pogastrong des années 2020. La naïveté est le fonds de commerce du dopage, des tricheurs, des voleurs, des manipulateurs, des bandits, des incompétents, des exploiteurs de votre crédulité et de celle de pas mal de coureurs. Certains d'entre eux essaient d'être vertueux avec parfois des encadrements qui font des efforts pour être honnêtes, même s'ils ne parlent pas. Omerta. Camora. Entre-soi. Népotisme. Endogamie. A qui s'identifier ? A Pogastrong qui habite à Monaco comme Froome le courageux ? La lucidité critique et l'intelligence au service des humains sauront l'emporter sur le vol des performances et des lauriers. Nous avons confiance en vous. Ce sera grâce à vous. Nous sommes donc nécessaires à cette épreuve. Si nous n'existions pas, il faudrait nous inventer. C'est fait. Les tricheurs auraient une longueur d'avance, accordée par les instances, par flemme et manque de volonté de les exclure quand elles ne seraient pas complices voire quand elles ne les couvriraient pas ? Soit. Il faut expliquer pourquoi. Cela se voit comme un nez au milieu de la figure, d'autant plus que c'est loin d'être 99% des gens impliqués, comme il y a encore peu de temps dans ce milieu, qui sont corrompus. Leurs effractions sont d'autant plus flagrantes.

Vingegaard

La sidération issue du déroulement de ce Tour est d'ailleurs violente cette année. Vous avez vu ? Oublions Van der Poel. Le zip-lips, fist-fucking déguisé de la Team Barhain mis à part, quatre aberrations qui ne s'expliquent pas de manière rationnelle, si ce n'est par le phénomène du NOT NORMAL, ont eu lieu sur ce Tour. Un, POGASTRONG et son doublé aberrant à 413 Watts Etalon de moyenne dans nos radars. Deux, Wout VAN AERT et son triplé sur les trois terrains différents que sont la montagne à 450 watts dans les cols, le sprint massif vers 1600 watts comme à Paris et le contre-la-montre au-delà de 450 watts également. Trois, Mark CAVENDISH et son quadruplé « historique » de mort-vivant. Le peloton des autres n'a eu que des miettes, voire rien. Quatre, reste Jonas VINGEGAARD, le Danois qu'on ne savait pas performant au niveau mondial avant 2021. Il a terminé 2ème au classement général, 2ème aux deux arrivées aux sommets dans les Pyrénées et, avec environ 60 kilos pour 1m75, il a terminé deux fois 3ème dans les deux contre-la-montre entre les meilleurs rouleurs de 75 kilos et plus. C'était un quasi inconnu de 24 ans avant le début de saison. Il est danois, comme Riis, comme Rasmussen. On a peur. C'est culturel. C'est légitime. Il appartient à l'équipe Jumbo bien décrite dans son ICCD. Son leader, Roglic, a chuté.



Nous avons analysé un peu la carrière et les performances de Jonas Vingegaard en montagne depuis ses débuts professionnels. Il aura 25 ans le 10 décembre prochain. Avant 2021, il n'a réalisé aucune performance de haut vol, ni dans les longues ascensions, ni ailleurs. Nous n'avons relevé uniquement que sa montée du col de l'Angliru sur la Vuelta 2020 avec 386 watts étalon (5.63 w/kg si 60 kg). Il a terminé 14ème à plus de 3'31 sec de Hugh Carthy. C'est sa troisième saison en World Tour chez Jumbo Visma. Sur le Tour de France 2021, c'est la première fois qu'il est leader. Il réalise une saison 2021 hors norme et spectaculaire qui rompt complètement avec ses résultats des années précédentes. Fin février, il se révèle en battant Pogacar sur une étape du Tour de l'UAE que le Slovène remporte pourtant haut la main. « Je » et « on » se demande alors qui est ce coureur. Il se lance.



Fin mars, il remporte le classement général de la semaine Coppi/Bartali en Italie avec deux étapes à la clé. Il enchaine avec une 2ème place sur le huppé et si dur Tour du Pays Basque en avril, derrière son leader Roglic pour un doublé Jumbo, devant Pogacar et le gratin international. Gaudu, en pleine forme, est 5ème. Sur les classiques Ardennaises il aurait eu « un souci de genou » et il travaille pour son leader. Il « coupe ». Au Critérium du Dauphiné début juin, il est 2ème derrière Mark Padun, cet extraterrestre de chez Barhain, privé de Tour car trop performant, à la dernière étape reine de montagne. Il a six victoires à son palmarès dont quatre cette année, une en 2019 au tour de Pologne, pour six années chez les professionnels. Vendanges tardives. Nous avons commencé à établir son profil de puissance.


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Rencontrés sur le bord des routes du Tour, des supporters danois connaissaient plutôt sa belle-mère qui est une star de la TV danoise dans le domaine de la confection de gâteaux. Sur le site Cyclingnews, il attribue son endurance et sa résistance, sa puissance, au fait qu'il ait travaillé dans une usine de poissons et qu'il s'est endurci en allant ensuite, après son travail dur, faire de longues heures sur le vélo. "When you do that and then you have to go training for four hours after all day in the factory, and then you stop working in the factory, there's bound to be a big difference," he insisted. "That helped a lot."(sic).

Sa performance du Tour 2021 est remarquable, c'est le moins qu'on puisse dire, même si son potentiel a été révélé sur les courses de début de saison, surtout dans les Pyrénées et sur les contre-la-montre en plaine pour un corps si décharné. Les similitudes avec celui qu'on a surnommé « Chicken » tant il était maigrelet, Michael Rasmussen, 1m75 et 59 kilos comme lui, exclu du Tour de France alors qu'il portait le maillot jaune en 2007, sont troublantes. Ses ascensions du col de Portet et de Luz Ardiden sont presque du même niveau que son aîné. Il a réussi à suivre Pogacar et Carapaz sur la fin des ascensions, sur un bloc de 9min23sec à 449 watts étalon sur Luz-Ardiden par exemple, avec 6.58 w/kg, malgré les à-coups. C'est Vingegaard qui a aussi été le plus rapide sur la deuxième ascension mythique de notre radar du Mont Ventoux, avec un temps de 48min23sec ! Les équipiers ont rarement l'opportunité de jouer la victoire. En cas de talent exceptionnel, ils doivent se faire remarquer au moins sur les contre-la-montre ou ailleurs pour le devenir. Cela n'a pas été le cas pour Vingegaard avant 2021.

Un successeur à Hinault bientôt

Son éclosion est donc un formidable espoir pour les équipiers sans grade et sans résultat qui sont cachés dans le peloton professionnel depuis quelques années. Français, réveillez-vous ! Il ne faut donc pas désespérer trouver un successeur à Bernard Hinault, le « blaireau », si l'un d'entre eux, un breton, a travaillé dans une criée avant de s'entraîner et qu'il est présent dans le peloton. Franck Bonnamour élu « super-combatif », 22ème à 1h4mn35sec de Pogastrong, a travaillé dans une usine de poissons jeune ? Sa belle-mère fait-elle de bons gâteaux ? Ou bien, le phénomène Jonas, c'est NOT NORMAL, comme avec Christopher Froome par exemple.

La question se pose. Vraiment.

L'éclairage de Pierre Carrey va peut-être nous aider à y voir plus clair.

Antoine Vayer



Le Tour de France et le phénomène des Ovnis.

12 mars 1991 : Quatre membres d'une même famille et un ami voient flotter une immense masse de forme triangulaire au-dessus d'un champ, près de Namur (Belgique), à 23h53 précises. Ils disent avoir assisté à la même « rencontre » à sept autres reprises les six mois suivants.

A une occasion, un modèle réduit de cet ovni se serait posé au-dessus de leur véhicule. « On a fini par changer de voiture [...], parce qu'on s'est demandé s'il ne nous suivait pas. [...] Beaucoup de gens nous prenaient pour des cinglés, alors on a fini par se taire », relate le couple près de trente ans plus tard, auprès du magazine Society (20 février au 4 mars 2020).

Entre le 29 novembre 1989 et le 31 mars 1991, quelque 200 civils et plusieurs militaires disent avoir aperçu des passages d'ovni sur le territoire belge, toujours présentant la même forme : un triangle de très grande taille, se déplaçant sans bruit et avec des variations de vitesse. L'objet serait muni de feux éclairants à chaque extrémité et d'un gyrophare rouge-orange. L'armée, qui envoie deux avions de chasse à sa poursuite, confirme ce phénomène grâce à ses radars et au visuel des pilotes.

10 décembre 2018 : Un témoin aperçoit un mystérieux objet volant à faible altitude, dans un champ de la Forêt-Fouesnant, entre Concarneau et Quimper (Finistère). Il s'agit, dira-t-il, d'une « barre jaune ''électrique'' avec en son centre un gros phare vert fluo ». Il est environ 7h20. L'observation dure un peu plus d'une minute. Sitôt l'objet disparu, le témoin affirme que son auto-radio ne fonctionne plus correctement.

L'enquête est menée par le Groupe d'études et d'information sur les phénomènes aérospatiaux non identifiés (Geipan). Cet organisme d'Etat exclut la présence de drones (improbables à plus de 50 %), de lasers réfléchis contre des nuages ou de lanternes thaïlandaises (ces cerf-volants incorporant des bougies). « L'étrangeté de l'observation reste grande, la consistance du témoignage est bonne », conclut le Geipan. Affaire classée D1, « phénomène non identifié ».

Certains chercheurs estiment que le Geipan et les instances similaires à l'étranger devraient rejeter la plupart de ces signalements. En Belgique, des universitaires ont invoqué un « modèle socio-psychologique » pour justifier les étranges apparitions de 1989-1991 : chacun voit ce qu'il pense voir... très influencé par la couverture médiatique sur le sujet (ce qui, aujourd'hui, intègrerait largement les réseaux sociaux). « Notre cerveau fonctionne de telle façon que lorsqu'il ne comprend pas, il a besoin de réponses [...] Le gros piège est de penser que la charge émotionnelle ou l'étrangeté du récit confirment l'étrangeté de l'objet », décrit Eric Maillot, membre du laboratoire de zététique à l'Université de Nice (Libération, 2016).

Le Geipan, rattaché au Centre d'études spatiales français (Cnes), classe les signalements français d'ovni dans quatre catégories : ceux pour lesquels une explication rationnelle peut « probablement » être livrée (40,2 %), ceux pour lesquels il n'y a pas assez d'éléments (33,4 %), ceux pour lesquels on peut « parfaitement » fournir une explication rationnelle (23 %). Enfin, 3,4 % des affaires correspondent « à un phénomène non identifié après enquête ». Case numérotée D1, rebaptisée « étrange ». A ce niveau d'investigation, les experts admettent l'existence d'un ovni (ils disent plutôt PAN, « phénomène aérospatial non identifié »). Pour autant, ils ne concluent pas à l'existence d'une vie extraterrestre. Laissant pour les témoins des questions en suspens, doutes métaphysiques, malaises et rumeurs dont ils sont les émetteurs ou la cible.

L'analyse sérieuse des PAN ne consiste pas à dire que toutes les opinions dans la nature se valent : ces phénomènes ne sont pas une banale affaire d'opinion. Elle sait faire le tri entre les avis et les faits, un petit indice et un gros, un sentiment et une croyance, une croyance et une certitude. Bien entendu, elle ne mélange pas les sources crédibles (même si parfois celles-ci sont anonymes) et les théories délirantes, appuyées sur des photos ou vidéos mal sourcées, mal interprétées. L'analyse des phénomènes aérospatiaux non identifiés ne prétend pas que des éléments choquants seraient uniquement liés au « poids du passé » (par exemple la mode des soucoupes volantes aux Etats-Unis à partir de 1947).

Le « poids du présent » est une réalité. Les chercheurs ne disent pas tout et son contraire. S'ils trouvent, ils le disent. S'ils ne savent pas, ils le font savoir. S'ils doutent, ils en font part.

Il en va du Tour de France comme des ovnis (les PAN).

Il en est de la science, de la justice, de la presse comme des organismes missionnés pour faire connaître, savoir, comprendre ces phénomènes.

ll en va des (télé)spectateurs et des acteurs du cyclisme (coureurs, encadrants, organisateurs, journalistes) comme des témoins de soucoupes volantes.

Pierre Carrey
journaliste indépendant, né au pied des Pyrénées.